La cité antique

La cité antique de Chellah était dotée d’une architecture typiquement romaine. Elle comprenait des rues pavées, des places publiques, des temples dédiés aux dieux romains, des thermes, et d’autres bâtiments publics. Un arc de triomphe à trois baies était l’un de ses monuments les plus remarquables.

Il est composé de trois pressoirs reconnaissables à leurs maies et à leurs bassins de décantations, d’éléments de boulangerie, de boutiques ainsi que d’espaces qui semblent avoir servi à l’usage privé des artisans ou des commerçants.

Dégagé entre 1961 et 1969, par Jean Boube, le Capitole est construit aux frais de C. Hosidius Severus, un notable de la ville de l’ordre équestre.
Le capitole est construit sur deux terrasses et s’agence sur un rectangle long de 46 m et large de 26 m. Le portique sud est soutenu par les voûtes de neuf boutiques qui donnent sur le decumanus maximus.

Le temple occupant la terrasse supérieure est un rectangle irrégulier dont la partie ouest est construite en abside revêtue de plaque de marbre blanc dont quelques fragments subsistent à nos jours. Il est subdivisé en plusieurs espaces dont un péribole, un portique corinthien couvert qui en épouse les côtés nord-est et sud, une cour dallée avec un autel, une salle à pronaos précédée d’un escalier et d’une chambre réservée au trésor du temple.

Il s’agit de trois temples maurétaniens dont le plus important surplombe le forum et s’élève sur une terrasse renforcée d’un mur épais de 0.80 à 1m et haut de 1.90m. Le monument, daté du milieu du Ier siècle av. J.-C., s’organise en cinq salles plus profondes que larges, desservies par une galerie rectangulaire, large de presque 4.10m. Le pronaos mesure 23.10 m sur 5.00 m.

Chaque salle, à l’exception de la salle IV, est divisée transversalement par une cloison intérieure, percée de deux petites entrées, qui ménage, sur le côté nord, un réduit de 3.60m sur 1.80m dans les salles I et V et de 4.17m sur 1.80m dans les salles II et III. Au fond de la salle IV, était creusée une niche, sur un plan concave, établie un peu au-dessus du sol, large de 2.56m, profonde de 1.00m, et précédée par deux soubassements moulurés de pilastres rectangulaires. Dans cette niche ont dû sans doute, prendre place l’une ou l’autre des deux grandes statues en marbre grec, retrouvées dans le temple, et dont l’une est un portrait du roi Ptolémée, fils de Juba II, exposé actuellement au musée d’histoire et des civilisations de Rabat.

C’est au Forum où sont placées les bases d’inscriptions honorifiques dédiées aux empereurs et aux grands magistrats de la cité.

De forme trapézoïdale, il est couvert de grandes dalles en calcaire bleu conservées « jusqu’à 20.60 m du podium ». Construite lors des travaux réalisés sous le règne de Trajan, cette place publique accessible uniquement pour les citoyens Romains, était « fermée par deux portes monumentales, dont subsistent encore les puissants soubassements ».

Ce complexe réutilisé au moyen-âge, reproduit la disposition classique des thermes romains à savoir le frigidarium (salle froide), le tepidarium (salle tiède) et le caldarium muni d’un bassin (salle chaude) et une salle chaude sans bassin que précède une grande salle de déshabillage avec banquettes.

Ces petits thermes ont aussi la particularité d’être dotés d’une palestre ou un gymnasium (salle d’exercice physique). Des fragments de combinaisons en mosaïque bicolore (noir et blanc) en tapissaient certaines salles et témoignent avec plusieurs blocs taillés et sculptés qui en jonchent le côté nord de la splendeur et de la magnificence de l’édifice.

Il s’agit d’un monument à trois baies qui a dû être plus imposant que celui de Volubilis. Toutefois, il n’en subsiste que trois gros blocs taillés, témoins des quatre piliers qui supportaient des arches dont l’ouverture varie entre 4.30m dans l’arc central et 2.08 m dans les arcs latéraux. Ceux du quatrième pilier furent probablement, comme plusieurs autres structures, réutilisées dans la fabrication de la chaux ou dans la construction des bâtiments médiévaux.

Un grand octogone régulier dont les pans contenaient des niches qui devaient abriter probablement des statues de nymphe, inclut un deuxième octogone, de taille réduite, enveloppant à son tour un bassin circulaire. Ce dernier reçoit l’eau amenée par l’aqueduc souterrain alimentant la cité.